samedi 4 novembre 2006

Samedi 4 novembre 2006: Le samedi à Dakar c'est le jour du mariage...




Samedi 4 novembre 2006: Le samedi à Dakar c'est le jour du mariage...

Salut les amis, voici le deuxième volet de mes aventures sénégalaises.

Bon, je vous ai laissé à vendredi 3 au moment du dîner. Que s'est-il passé depuis ? Des milliers de choses... Et c'est parti pour la suite du récit...

Donc, vendredi 3, 23h, on vient de finir de manger notre couscous en rond dans le salon. La suite de la soirée consiste à aller dans le quartier de la future mariée pour des concours de danse: une sorte de joute entre la famille du marié et celle de la mariée. Vraiment incroyable.

Mais reprenons au début. Un bus a carrément été affrété pour tous nous emmener dans le quartier de la mariée. Que voit-on arriver: une vieille camionnette Mercedes d'un autre temps (je vous enverrai des photos), totalement déglinguée (à la sénégalaise ;-). On s'est mis au moins à 40 dedans, sur des bancs en bois 8-) Une ambiance de fou, absolument géniale, on s'est mis à chanter, à taper sur le toit, ça rigolait, extraordinaire. On était une quarantaine, de la famille de Babacar, mais sa famille est infinie donc cela ne représentait qu'une minorité. Par contre, il y avait une très grande majorité de femmes...





A minuit, départ chaotique, tentative de démarrage du bus à la manivelle, heureusement qu'on était en pente, démarrage en peine, rien à voir.
Petite description du bus: naturellement aucun rétroviseur latéraux, des autocollants d'icônes religieuses plein le pare brise, les portes se ferment grâce à un simple... verrou! :o)









Le trajet dure à peu près 1/2 heure, on chante, on tape, on rit, la bonne ambiance assurée.



On arrive enfin dans le quartier de la future femme, où 50-100 (? je sais pas, je compte mal) personnes nous attendent. On est assis sur des chaises disposées dans le sable, des tam tam jouent, un animateur chante. On s'assied, puis s'opère un manège difficilement compréhensible pour tout non initié: quiconque assis dans l'assemblée, quand il se sent porté par les tam tam, se lève et se met à danser. D'autres personnes (principalement des femmes) n'hésitent pas à rejoindre la piste et danser tout autant. Parfois, c'est l'hystérie est 20 femmes courent pour danser de manière frénétique, parfois tout le monde danse simplement au rythme des tam tam, quand on en a marre, on se rassied. Nous toubabs (les toubabs sont les blancs) nous faisons régulièrement inviter à danser. Yves et Cécile trouvent particulièrement facilement le rythme.












Petite précision: toujours faire attention à ne pas fixer une Sénégalaise trop longtemps car cela équivaut à du flirt. Si les regards se croisent et ne se détachent pas assez rapidement, gaffe à la suite! Surtout quand c'est une superbe Sénégalaise à la taille de guêpe ;-) Elles sont d'ailleurs assez agressives, elles n'hésitent pas à venir vers toi, te tirer sur la piste de danse pour danser avec elle. Interdiction de refuser! Elles agrippent parfois ta chemise avec force pour attirer ton attention.
Yves a d'ailleurs réussi à se faire approcher et se laisser glisser à l'oreille un "Yassaf" lancé par une Sénégalaise aussi jeune que jolie. A-t-il résisté ? C'est lui qui vous le dira...



Nous sommes restés sur place jusque 3h du matin à danser, bercés par les tam tam et les chants des griottes. Les griottes sont des poétesses d'un certain âge, très ancrées dans la tradition sénégalaise, et qui sont présentes aux cérémonies traditionnelles. Je vais essayer de trouver plus d'explications les concernant. Ici par exemple: http://fr.wikipedia.org/wiki/Griot

Retour difficile au bercail, tout le monde étant assommé par la fatigue. Ceci était une cérémonie de pré-mariage (?) Ce qui est sûr, c'est que les Sénégalais ne s'arrêtent jamais quand il faut faire la fête.



Après une nuit rendue difficile par la chaleur étouffante, rebelote samedi. C'est le grand jour, le jour du mariage. Mais uniquement la partie fête du mariage.
Je vous explique: le mariage religieux, et donc le seul mariage officiel chez les musulmans, a eu lieu il y a plusieurs mois (on ne sait pas quand exactement), sans la présence des intéressés. Seuls les hommes des deux familles se réunissent à la mosquée pour décider si oui ou non ils acceptent le mariage des deux futurs époux. Les amoureux n'ont aucun pouvoir de décision là-dedans, et en l'occurrence, peu importe si ils sont à l'autre bout du monde.

On enfile nos boubous (les vêtements traditionnels Sénégalais), et en grand amateur , j'ai même droit à mon petit chapeau... :-) Mon boubou était fort grand pour moi, je ressemble plus à un sac de patates sur pattes qu'à un Sénégalais ;-) Et lorsqu'on a réuni tous les toubabs dans leur boubou (identique), on avait plus l'air des Dalton en cavale qu'à autre chose! Puis hop dans les taxis, direction à nouveau le quartier de la mariée. Grande chance, notre taxi tombe en panne, mais à la destination. Quand on a quitté 5 heures plus tard, le taxi était toujours en rade au même endroit.

Une fois arrivé, on prend place, exactement au même endroit que la veille au soir. Un grand chanteur sénégalais est là pour chanter et faire des impros qui sont des ôdes aux personnes qui lui donnent de l'argent. A nouveau le même manège que la veille, beaucoup de danses.












La mendicité est partout et est même devenue un jeu: le chanteur, les griottes et les danseurs viennent et demande ouvertement de l'argent aux invités pendant chaque prestation.

Vers 17h, on se réunit à une vingtaine (!) dans un petit salon qui peut contenir maximum 8 personnes assises. On attend le repas (on n'a plus mangé depuis le p'tit déj'): 4 plats de thiébou yapp arrive (riz sénégalais avec de la viande de mouton), on s'assied par terre, en rond, par petit groupe autour de chaque grand plat et on mange.
Quand on quitte la maison, on est un peu assailli par des mendiants. Heureusement Babacar nous a bien prévenu avant: « ne donnez rien, ne prenez pas d'argent avec vous, il ne faut pas donner.»

On rentre à la maison; on a été 3 fois au même endroit, aucun des taximen n'a pris le même chemin! Cette fois-ci, le taxi nous fait passer par la route qui longe la plage. Ce n'est pas vraiment une route, c'est un chemin de terre truffée de nids de poule, la plage nous laisse une bien triste vision: voitures abandonnées et désossées, déchets omniprésents, odeur prenante, maisons non achevées, ça ressemblait à un bidonville, avec vue sur l'océan Atlantique.

Arrivés à la maison, on quitte nos boubous pour rentrer dans un bon vieux costume à l'européenne. Direction la réception, qui se donne au Yengoulene, la boîte de nuit de Youssou N' Dour: http://www.yengoulene.com/
Babacar arrive avec sa très très très ravissante épouse dans une très très très longue limousine blanche (y en a que 2 dans tout Dakar).


La soirée se passe bien, mais la salle n'est louée que jusqu'à 23h, on presse donc les invités de manger rapidement et d'offrir leurs cadeaux. La délégation belgo-franco-portugo-tunisienne est remerciée moultes fois, ils sont très honorés qu'on ait pris des billets A-R juste pour le mariage de Babacar. Yves a inventé rapidement une chanson pour Babacar qu'on a tous chanté sur scène. Je laisserai les paroles plus tard.
















C'est mon premier mariage à l'eau et au jus de baobab. No champagne here. Sur la table des mariés sont disposées quelques bouteilles de Coca, Sprite, Fanta, mises en évidence comme s'il s'agissait du dernier luxe.
Au bar, on arrive à chiper 4 bouteilles de bière Flag, qu'on a pu négocier car nous étions des toubab, camouflées dans un bac à glace avec des pailles dans chaque bouteille pour ne pas choquer les gens présents à la cérémonie.

On quitte donc vers minuit, on se demande où on va sortir après. Moi, je suis trop fatigué, je décide de quitter en douce ;-) Surtout qu'on nous promet de devoir se lever à 8h du matin le lendemain. Tous les autres sortent au Kilimandjaro, jusque 4h' du mat', heure à laquelle le nouveau marié décide enfin de les rejoindre! Too late. La soirée semblait plus ressembler à une séance de sauna d'après ce qu'on m'a dit.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hey Hey Pipo!

Alors, c'est des mails comme ca que je voulais. Plein de bonheur et de bonnes nouvelles. Ca fait plaisir. Ca a l'air genial. Cette ambiance senegalaise, pas d'heure, pas de stress, penser à rien, le voitures cabosées de partout, aucun respect de regles, plein de jolies filles, bonnes ambiances, costumes...et t'as pas encore reconté le mariage et les visites. Le pieds.

J'attends encore d'autres nouvelles de vos aventures.


05 novembre, 2006 11:19

Anonyme a dit…

Moi aussi je veux gouter du Coa :-)

Le "rhume des fesses", fabuleux comme expression. Au Maroc, j'ai tenu le coup et même après avoir bu du jus d'orange dans des gobelets mal rincés.
Tout bon ton blog ... fais peter les photos.

Je vais te faire un lavement à l'absynthe; ça va te régler tous tes problèmes.

If the devil is 6, then God is 7 !!!
H;hus

06 novembre, 2006 01:01